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Tout est question de balance

Plus on en demande, plus on doit être prêt à en donner.

 

"Je voudrais un chien bien élevé, qui marche au pied, qui m'accompagne au marché, calmement, sans broncher, je voudrais qu'il obéisse, qu'il fasse assis et attende devant la boulangerie quand je vais chercher mon pain, sans avoir à l'attacher."

 

 

           Tout ceci, il est possible de l'obtenir sans grande difficulté, pour peu que l'on y accorde du temps. Je vois d'ailleurs plein de vidéastes vendeurs de méthodes (maintenant, ils vous apprennent même à devenir éducateurs canins en ligne, sans sortir de chez vous, sans voir des chiens en vrai !! Youpi !) qui vous montrent leurs capacités à bien conditionner un chien. On en voit également le résultat sur les émotions du loulou.

 

 

"Je lui ai appris les "bases", il sait marcher en laisse sans tirer, il s'assoit, se couche, attend quand je lui demande. Mais...

 

Mais il est réactif vis à vis de ses congénères... des gens... des vélos... mais il m'ignore quand je le rappelle... mais il détruit à la maison... il part chasser pendant une demi heure... mais, des fois, il pète des câbles... je ne comprends pas pourquoi !"

 

           Et s'il s'agissait d'une question de balance ?

 

           Le chien vit dans un monde d'humain, avec sa perception de chien. Il doit se soumettre aux règles de notre société : marcher en laisse (sans tirer), ne pas aboyer sur les gens, les chiens, ne pas essayer d'attraper ce skateboard qui lui passe sous le nez, ne pas poursuivre le chat qui traverse en courant, se contraindre à ne pas entrer en communication avec ce chien qu'il va croiser sur le trottoir alors qu'il entre dans son espace vital et que la bienséance voudrait que l'on fasse un écart poli.

           Aller au marché, aller chercher les enfants à l'école, faire le tour du quartier seraient les occasions idéales pour la promenade du chien ? Ou pas...

 

           Et si l'on utilisait la métaphore d'un récipient ? Un vase, une coupe, un bocal à anchois, ou une pierre incandescente c'est vous qui choisissez !

 

           Mettons que ce récipient est là pour contenir les frustrations, chaque fois que vous, ou votre chien, ressent une frustration, on rajoute cette émotion liquide dans le récipient. Croiser un chien trop près sans pouvoir ni s'écarter ni le saluer, ne pas pouvoir renifler cette odeur sur le poteau, marcher au rythme du bipède, se faire frôler par un cycliste, accepter les enfants qui chahutent autour, qui tirent les poils, qui nous touchent alors qu'on aimerait avoir la paix. A un moment, ce bocal à anchois est plein.

Qu'est ce qu'on fait ? Et si... cette goutte de trop...

Le petit chien derrière son portail qui aboie, le labrador trop content qui nous arrive dessus sans politesse, cette trottinette qui nous passe à côté et manque de nous rouler dessus ? Et on a un mouvement de l'avant "pu*** tu fais chier !"

"Mais c'était juste un petit truc ! Je ne comprends pas, il est super cool !" beh oui, mais c'était un petit truc de trop, après une accumulation de plein de petits trucs chiants.

 

           Réfréner ses envies (aller renifler, aller saluer, s'écarter, courir), contenir ses réflexes (poursuivre ce qui bouge, attraper ce qui nous passe sous le nez, marquer cette touffe d'herbe odorante, suivre cette piste de lapin...) c'est ajouter de la frustration à la coupe.

 

           Alors comment on vide la coupe ?

 

                            Je n'ai pas de recette miracle, mais je vais tenter de vous partager la mienne.

           Premièrement, on commence par essayer de combler tous les besoins fondamentaux. On a déjà un petit peu de trucs à mettre en place là ! Explorer, renifler, se reposer, manger, creuser, éventuellement mastiquer, pister... la liste est longue, mais surtout ! Se sentir en sécurité.

 

           Ensuite, on leur fiche la paix. On ne leur demande rien. On les laisse faire des choix, on le leur donne, souvent. Déjà, simplement, commencer par une balade, une heure par jour, au moins, c'est LUI qui choisit de la balade, c'est lui qui prend les initiatives, c'est liberté totale, c'est je peux traverser ces buissons, c'est on sort du chemin et on piste, c'est la longe très longue si on ne peut pas lâcher, pour lui laisser la liberté. Pendant une heure c'est repos du contrôle !

           Si le chien a des difficultés, on choisit le lieu de balade, on ne gère pas le chien, on en gère l'environnement. Si les lieux ne collent pas, c'est peut être l'heure qu'il faut changer.

 

           A la maison, proposer des vrais temps de repos. Avoir une zone où on peut se poser, se reposer, dormir, vraiment dormir, pas juste rester immobile dans un coin en essayant de dormir avec tout ce qui bouge autour. Avoir la paix, la vrai paix, le silence, sans être appelé, sans qu'on nous demande de nous déplacer, sans avoir le copain chien de la maison qui nous dérange.

 

           Maintenant que vous avez bien tout lu, n'oubliez pas, une heure par jour, fichez-vous la paix à vous aussi 😉 ça ne mange pas de pain, et je vous assure, ça fait du bien !

 

 

Portez-vous bien !

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